Pourquoi joue-t-on?
En Belgique, environ 2 personnes sur 3 déclarent avoir joué à un jeu de hasard et d’argent durant les 12 derniers mois. Parmis tous ces joueurs, l’immense majorité joue dans l’espoir de gagner de l’argent. Il y a bien entendu d’autres motivations possibles: le plaisir ressenti, rêver une vie meilleure, combler l’ennui, vivre des émotions fortes, décompresser, oublier ses problèmes au travail ou à la maison, partager un moment convivial entre amis, éponger une dette, etc.
Au-delà de l’espoir de gain, il y a aussi le plaisir ressenti en jouant, un mélange d'excitation et de bien-être. En effet, l’ambiance du jeu, les mises, les possibilités de gains et de pertes agissent sur notre cerveau, singulièrement au niveau de ce que les scientifiques appellent le circuit de la récompense. Ce système de récompense sécrète de la dopamine, le “neurotransmetteur du bien-être”, par exemple quand une personne mange un bon plat ou fait l’amour. La plupart des drogues stimulent également la production de dopamine. Jouer va devenir une véritable quête de plaisir, quitte à multiplier les séances de jeu pour recevoir sa “dose de dopamine”.
Cette courte vidéo vous aidera à comprendre ce phénomène du renforcement par la recherche de plaisir. La possibilité de perte et le stress que cela génère.
En savoir plus sur le lien entre cerveau, dopamine et jeu.
Le plaisir du jeu tient aussi dans le risque des sommes misées. Avant le résultat d’un jeu, il y a cette émotion intense où la perte et le gain sont possibles. Ce moment appelé “thrill” (frisson) provoque une véritable décharge d’adrénaline, un autre neurotransmetteur de notre cerveau. Ce thrill, véritable “montagne russe émotionnelle”, est également recherché dans le jeu
Jouer, c’est également se mettre dans sa “bulle”, c’est oublier l’ennui et les ennuis. Le jeu peut prendre des allures d’antidépresseur, fort cher et aux effets secondaires indésirables.
La recherche de plaisir et de gain stimule la plupart des joueurs au début. Peu à peu pourtant, les motivations changent. Le jeu pour le plaisir devient le jeu pour échapper au déplaisir d’une situation personnelle de plus en plus insupportable (dettes, conflits, honte, angoisses ou dépressions).
En Belgique environ 220.000 personnes joueraient de façon problématique (2% de la population belge selon une étude de Hayer, Mayer et Griffiths - 2009).
A l'heure actuelle, la plupart des personnes qui jouent à des jeux d’argent et de hasard le font de façon ludique et recherchent un sentiment de détente. Tout comme avec l’alcool, le mal-être s’installe par la suite. En effet, après avoir joué avec excès, on peut se sentir mal et les soucis n’ont bien entendu pas disparu.
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