Les fausses croyances
Il n’y a rien d’anormal ou de ‘fou’ à avoir de fausses croyances. Elles peuvent apparaître chez n’importe qui, y compris chez des personnes très intelligentes. C’est une chose propre aux humains. Ces croyances travaillent parfois comme un ‘poison insidieux’ parce que nous en sommes rarement conscients.
Les fausses croyances peuvent jouer un rôle important lorsque nous ressentons des émotions très négatives, même si celles-ci n'ont aucun rapport avec un événement négatif qui a eu lieu. Ainsi cela peut transformer un petit accro en une ‘catastrophe’, si vous avez la croyance que ‘vous ne pouvez JAMAIS faire d’erreurs’.
Il y a différentes sortes de ‘fausses croyances’. Elles jouent souvent un rôle lorsqu’on éprouve des difficultés à modifier des habitudes de jeu.
1. Pensées noir ou blanc
Dans des conditions difficiles, vous pensez en terme de tout ou rien, comme si tout était "toujours"," jamais", "terrible", "insupportable", "devrait", etc.
- Exemples : Je ne pourrai jamais rien faire de bien ; Tout le monde me dit toujours… ; Les tensions sont insupportables pour moi ; Les erreurs sont inacceptables ; Etc.
- Exemples liés au jeu : Une fois que j’ai commencé, je me laisse complètement aller ; Je joue quand je suis en congé ; Je joue toujours plus quand mes amis veulent faire un poker ; C’est terrible de ne pas pouvoir jouer ; Tout le monde joue bien un jour ; Etc.
2. Pensées « il faudrait »
Vous êtes strict avec vous-même et les autres. Vous vous mettez beaucoup de pression avec "ce qu’il faudrait".
- Exemples : Je dois toujours être fort ; Je n’ai pas droit à l’erreur ; Je devrais me sentir heureux ; Je dois m’amuser ; Etc.
- Exemples liés au jeu : Je ne devrais pas avoir de problème avec le jeu ; Si j’arrête, je dois réussir ; Je devrais toujours me sentir bien en jouant ; Etc.
3. Généralisation et attention uniquement vers le négatif
Vous pensez que si une situation ne se passe pas bien, ce sera le cas pour toutes les autres. Une erreur tombe toujours sur vous. Vous faites attention à tout ce qui ne va pas bien et vous ne voyez pas ce qui se passe bien.
- Exemples : Si je reçois une remarque de mon patron cela signifie que mon travail est sans valeur ; La mission fut un échec total car j’ai fait une erreur ; A cette fête, j’étais complètement nul car quelqu’un m’a regardé avec mépris ; Etc.
- Exemples liés au jeu : Tout est perdu car j’ai gaspillé 20 € de trop (alors que vous avez peut-être dépensé moins que d’habitude) ; Aujourd’hui je ne joue pas mais c’est normal, n’importe qui peut y arriver ; Etc.
4. Raisonnement émotionnel et fusion entre l'être et le faire
Vous ne faites aucune distinction entre le comportement et la personne, entre ce que vous ressentez et ce que vous êtes. Vous pensez que vous êtes vos erreurs.
- Exemples : Je me sens inutile, je ne vaux rien ; J’ai fait une erreur, je suis bête ; Etc.
- Exemples liés au jeu : Je joue de nouveau, je suis nul ; Je pense toujours aux jeux, je suis donc toujours accro ; Etc.
5. Lecture de pensées
Vous pensez à la place des autres et vous en tirez des conclusions générales.
- Exemples : Ils pensent tous que je suis nul parce que je n’ai pas osé ; Personne ne veut me parler quand je suis mal ; Etc.
- Exemples liés au jeu : On pensera que je suis ennuyeux si je ne joue pas ; Mes amis penseront que je suis faible si j’avoue que j’ai des problèmes de jeu ; Etc.
Que faire ?
Si vous apprenez à reconnaître les pensées non-aidantes et les fausses croyances chez vous-même, vous pouvez les changer.
Demandez-vous :
- Est-ce que ce que je pense est vrai, est-ce réaliste ?
- Y a-t-il d’autres manières de regarder cette situation ?
- Est-ce que cette pensée m’aide à atteindre un objectif défini ? Par exemple à moins jouer ou à arrêter ?
- Est-ce que cette pensée m’aide à me sentir mieux ?
- Comment est-ce que je réagirais si un/une ami(e) avait cette pensée dans cette situation ?
- Comment réagirait un/une ami(e) si je lui disais cette pensée ?
Si vous reconnaissez chez vous certaines pensées qui ne cessent pas de revenir, posez-vous les questions suivantes:
- Est-ce une pensée de type noir ou blanc ?
- Est-ce que je me mets trop la pression (ou sur les autres) ?
- Est-ce que je me focalise sur le négatif ou y a-t-il d’autres manières de voir la situation ?
- Est-ce que je suis les erreurs que je fais ?
- Est-ce que j’essaie de lire dans les pensées des autres ?
Certaines personnes trouvent utile de se parler à soi-même ou se poser des questions. Certains le font à voix haute mais cela peut également se faire silencieusement. Peut-être que ça vous semble étrange mais vous pouvez de cette manière arrêter de manière progressive à avoir des pensées inutiles. Il n’est en effet pas réaliste de penser que cela changera du jour au lendemain. Cela nécessite de l’entraînement pour remplacer les pensées inutiles par d’autres pensées.
Si vous rechutez ou que vous jouez plus que prévu, il est utile d’analyser cela et d’essayer de repérer quelles pensées inutiles ont joué. Ensuite, vous pourrez imaginer ce que vous pouvez faire pour les changer.
Les pensées bloquantes
Parfois vous pouvez être convaincu d’être vraiment ‘nul’. Vous pouvez vous sous-estimer complètement en tant que personne. Vous pouvez en lire plus sur ce type de 'pensées bloquantes' »